Monday, February 10, 2014

L’Offrande à la nature, Offering to Nature - Le Coeur innombrable

L’Offrande à la nature

Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent,
Nul n’aura comme moi si chaudement aimé
La lumière des jours et la douceur des choses,
L’eau luisante et la terre où la vie a germé.

La forêt, les étangs et les plaines fécondes
Ont plus touché mes yeux que les regards humains.
Je me suis appuyée à la beauté du monde
Et j’ai tenu l’odeur des saisons dans mes mains.

J’ai porté vos soleils ainsi qu’une couronne
Sur mon front plein d’orgueil et de simplicité,
Mes jeux ont égalé les travaux de l’automne
Et j’ai pleuré d’amour aux bras de vos étés.

Je suis venue à vous sans peur et sans prudence
Vous donnant ma raison pour le bien et le mal,
Ayant pour toute joie et toute connaissance
Votre âme impétueuse aux ruses d’animal.

Comme une fleur ouverte où logent des abeilles
Ma vie a répandu des parfums et des chants,
Et mon coeur matineux est comme une corbeille
Qui vous offre du lierre et des rameaux penchants.

Soumise ainsi que l’onde où l’arbre se reflète,
J’ai connu les désirs qui brûlent dans vos soirs
Et qui font naître au coeur des hommes et des bêtes
La belle impatience et le divin vouloir.

Je vous tiens toute vive entre mes bras, Nature!
Ah! faut-il que mes yeux s’emplissent d’ombre un jour,
Et que j’aille au pays sans vent et sans verdure
Que ne visitent pas la lumière et l’amour…

Offering to Nature

Deep-hearted Nature, supporting the heavens,
None more than I will have so ardently loved
The light of days and the sweetness of things,
The shimmering water and the nurturing earth.

The woods, ponds, and fertile plains
Have touched my eyes more than human gazes.
I have leaned upon the beauty of the world
And my hands have held the seasons’ fragrances.

I have worn your suns like a crown
On my noble and simple brow,
My games have matched the labors of fall,
And I have wept with love in your summers’ arms.

I have come to you without fear or prudence,
Giving you my reason for good and evil,
Embracing as my only joy and knowledge
Your impetuous soul with animal cunning.

Like an open flower for nesting bees
My life has distilled balms and songs,
And like a basket my morning heart
Offers you ivy and pliant boughs.

Yielding like water reflecting the trees
I have known the burning desires of your nights,
Which arouse in the hearts of men and beasts
Beautiful impatience and divine will.

Nature, my arms enfold you all alive,
Ah! must my eyes fill with darkness some day,
And must I go to the land without wind or color
Where light and love will never meet…

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